Le régime méditerranéen
Après la candidature conjointe de l’Espagne, du Chypre, de la Grèce, de l’Italie, du Maroc, du Portugal et de la Croatie, le régime méditerranéen a été inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La Croatie est représentée par les îles de Brač et de Hvar, comme symboles du patrimoine alimentaire méditerranéen.
Si vous cherchez des informations relatives au régime méditerranéen, vous apprendrez que c’est une diète salubre, avec beaucoup de légumes, de légumineuses, de lentilles, de céréales, de poissons, de lait et de fromage, avec un peu de viande, beaucoup d’huile d’olive et la consommation modérée du vin, souvent avec des épices fraîches. Les sucreries et les gâteaux se préparaient rarement, en général pour les fêtes et les festivités, et on cueillait les fruits frais, tandis que le besoin de manger quelque chose de sucré était assouvi avec quelques figues et amandes.
« On va déjeuner ! Avez-vous déjeuné ? Qu’avez-vous déjeuné ? » Ce sont les phrases que vous allez entendre dans la communication quotidienne. Les rencontres sont convenus avant le déjeuner et après le déjeuner. Pendant le déjeuner tous les membres de la famille se rassemblent. Bien que le déjeuner n’ait plus lieu exactement à midi comme jadis, il est le moment central de la journée, pas seulement comme le repas principal, mais aussi une occasion qui réunit l’ensemble de la famille, pour y parler, discuter les sujets familiaux, résoudre des problèmes, arranger les tâches… Grâce à notre tempérament vif, nous sommes souvent bruyants et quelqu’un pourrait penser qu’on dispute, mais non, ce ne sont que des discussions passionnées et bruyantes.
Donc, un repas ne sert pas seulement à nourrir mais il représente la communauté, un moment de socialisation. Un repas fait rassembler la famille, les amis, les voisins. Les activités quotidiennes, ainsi que les fêtes et les festivités familiales, sont accompagnées des repas communs. Bien que les temps modernes aient introduit des changements au rythme quotidien, dans une maison insulaire il est rare de voir quelqu’un de manger seul.
On sait bien ce qu’on prend pour le déjeuner – quelque chose que l’on peut manger avec une cuillère et quelque chose de fortifiant, nutritif, comme du poisson ou de la viande récemment. Après le déjeuner, surtout pendant la période plus chaude de l’année et en été, et obligatoirement si le matin on a travaillé dans le champ, il faut se reposer, faire la sieste pendant la grande chaleur.
Quant au dîner, on préfère des plats légers, les légumes verts, accompagnés d’une tranche de fromage, d’un œuf, des sardines salées. Le choix des légumes dépend de la saison, on mange ce qui est le meilleur et le plus savoureux à un moment donné. Elles sont cuites seulement à l’eau, certaines avec des pommes de terre et autre sans elles, assaisonnées d’huile d’olives, et il est aussi possible de parsemer la blette ou les fèves d’un peu d’ail.
Les coutumes liées aux plats préparés pour les fêtes importantes et les festivités sont encore présentes, avec des différences subtiles entre les villages et les localités. A cette occasion les plats sont copieux, on n’épargne ni les ingrédients ni leur quantités, on prépare des plats somptueux, on utilise des épices importées, on prépare des gâteaux en quantité. Les femmes jouent le rôle primordial dans la conservation des techniques culinaires, du respect de l’alternance des saisons et des jours de festivités, dans la transmission du savoir-faire et de la tradition aux nouvelles générations.
Les fêtes sont parfaites pour ouvrir la porte aux nombreux invités et quand on célèbre la fête d’un saint patron, on ouvre ses portes même aux inconnus, ce qui est une occasion idéale de se mêler aux gens, de se réjouir, de chanter…
La justification de l’Unesco souligne que le régime méditerranéen et beaucoup plus que la nourriture (Mediterranean Diet, du grec diaita, voulant dire « genre de vie »). Il est le fondement de l’identité des gens de la Méditerranée et une acquisition où ils sont mêlés différentes cultures et influences, transmises d’une génération à l’autre.
Ce genre de vie cultive le partage des repas, l’importance de l’hospitalité, des bonnes relations entre voisins, du dialogue inter culturel et la créativité. Les plats sont adaptés en fonction de la saison, et ils incluent le savoir-faire, les artisanats, les rites, les coutumes, les chansons, les convictions, les légendes liées au semis, à la récolte, à la pêche, à l’élevage, à la conservation et la transformation des aliments, la cuisine.